L'éducation tient un place importante dans la relation qu'on peut avoir avec son chien. Elle est à mon avis primordiale pour vivre en harmonie avec son ou ses chiens.
Le chien est un animal qui a besoin de règles de hiérarchie afin de pouvoir trouver sa place. Tout comme un enfant, il est donc nécessaire de lui mettre des interdits sans lesquels il ne saurait trouver sa place et peut alors développer des comportements déviants.
Pour avoir donné des cours d'éducation pendant plusieurs années au sein de différents clubs, j'ai pu constater qu'il n'y a pas de méthode ni d'éducation idéales, de même que chaque race de chien est différente. Certains accepteront de laisser leur chien monter sur le canapé, d'autres choisiront de lui aménager une place confortable dans un coin du garage, il n'y a pas de mieux ni de pire, l'essentiel étant de bien vivre la relation avec son chien et que chacun s'y retrouve.
Attention à ne pas tomber dans l'anthropomorphisme qui consiste à prêter des sentiments humains à un animal : un chien ne ressent pas de sentiments tels que l'amour, la jalousie, la vengeance, etc. Il réagit selon un modèle basique de dominant/dominé, le maître devant toujours avoir une place de dominant. Ceci ne veut pas dire tomber dans l'excès et soumettre son chien dans toute les situations, mais simplement refuser qu'il fasse certaines choses qui ne nous conviennent pas. Mes chiens montent sur le canapé parce que je les y autorise et ils en descendent quand moi je le décide !
Il convient donc d'apprendre au chiot dès son plus jeune âge à accepter les règles que nous souhaitons lui imposer.
1) L'apprentissage de la propreté.
Le premier des apprentissages est celui de la propreté : c'est en général la première question que me posent les futurs propriétaires des mes chiots "Quand est ce qu'il sera propre ?"
Comme on apprend à un enfant à aller aux toilettes, on apprendra au chiot à faire ses besoins dehors. Il est petit, ne contrôle pas encore ses sphincters, il faudra donc lui montrer quand il fait dehors de manière exubérante qu'on est très content, quitte à passer pour un hurluberlu aux yeux des passants ! Lorsque vous le surprenez à faire à l'intérieur, secouez le par la peau du cou en disant non et amenez le dehors.
La punition qui consiste à lui mettre le nez dedans est inutile, si l'odeur dégoûte la gente humaine, il n'en est pas de même pour l'espèce canine qui y décèle un grand nombre d'informations.
Il faut éviter également de nettoyer les "dégâts" devant lui, on donne alors une importance à ce qu'il a fait et on "s'occupe" de lui ! Il est donc préférable d'isoler le chien et de nettoyer hors de sa vue.
La propreté s'acquiert en général assez rapidement, plus ou moins selon les individus, l'environnement (appartement ou maison), la disponibilité des maîtres, etc.
2) L'obéissance.
"Mon chien n'écoute rien ! ", "Il n'obéit pas !"
On me demande souvent si le cocker est un chien qui obéit.Comme on apprend à lire à l'école, à déchiffrer les lettres, à les associer pour former des mots, un chien apprend le sens des mots qu'on lui donne, en y associant une action. Un chien ne naît pas avec un décodeur dans son cerveau qui sélectionne la langue maternelle de son propriétaire et hop ! l'affaire est faite, il se mettra assis, couché debout, papattes en rond quand je lui demande !
Si tel est votre souhait, certains fabriquants font de très bonnes consoles de jeux qui permettent de faire exécuter de tels exercices à des chiens virtuels...
Si j'ai envie de dire cafetière à mon chien pour qu'il s'assoit, seul mon entourage "humain" trouvera le terme risible.
Mon chien, si j'accompagne le mon cafetière à l'action de le mettre assis, se mettra dans cette position à chaque fois que je prononcerai le mot cafetière.
Il convient donc d'associer un terme, court de préférence à une action. Lorsqu'on place un objet au dessus de la tête d'un chiot, naturellement, pour le voir, il va lever le museau avec un léger mouvement de recul du corps et se retrouver dans la position assise. On peut donc facilement, au quotidien, avant de lui donner sa gamelle, de lui mettre sa laisse ou son collier par exemple, lui apprendre.
Accompagner l'action au terme choisi pour désigner la position, toujours garder le même terme pour une même position ou action, prononcer le nom du chien avant, ceci pour attirer son attention : "X assis", X couché", etc. et le féliciter par des "c'est bien assis, c'est bien couché" en caressant. On peut également y associer une petite récompense, selon l'animal, croquettes, bout de fromage ou, pour ne pas privilégier une prise de poids excessive un jouet.
Il faut répéter ces exercices tous les jours, en tenant compte du fait qu'un chiot a une capacité de "concentration" limitée...3 mn par jour suffisent si les exercices sont exécutés dans de bonnes conditions ; j'entends par là que le chiot a fait ses besoins, qu'il est détendu, qu'il n'y pas pas trop de stimuli extérieurs susceptibles de lui détourner l'attention tels qu'un enfant qui vient jouer avec lui, un autre animal. Ces exercices, outre le fait qu'ils vont apprendre à votre chien à "obéir" vont aussi permettre de renforcer la complicité qui vous liera à votre compagnon à 4 pattes.
Ne jamais rester sur un échec, toujours terminer sur quelque chose que le chien sait faire.
3) Le rappel.
Le rappel au pied est un des ordre le plus important. Comme les autres positions, il faudra l'enseigner au chien dès son plus jeune âge. En effet, à son arrivée à la maison, un chiot vous prendra comme point de repère et sera automatiquement attiré vers vous dès que vous l'appellerez ou lorsqu'il ne se sentira plus sécurisé par l'environnement extérieur. Il faut profiter de ces moments ou le chiot n'est pas encore assez téméraire pour trop s'éloigner.
En premier lieu, mettez vous à sa hauteur...un jeune cocker de 2 ou 3 mois est petit, agenouillez vous et tapez dans vos mains en prononçant son nom (cela lui permettra également de savoir comment il s'appelle !) suivit de l'ordre : "au pied", "vient ici", qui comme indiqué plus haut, doit toujours être le même. Quand votre chiot arrive à votre hauteur, ne vous précipitez pas sur lui en vous agrippant à son collier, cet acte n'aura pour conséquence que de l'effrayer. Faîtes lui la fête d'une façon démesurée, si le terrain le permet allongez vous par terre et laisser le chiot venir sur vous. Cela peu sembler curieux une fois de plus, mais il faut que le chien associe un retour vers vous à une véritable providence. Une fois que vous aurez la certitude que cet ordre est acquis, vous pourrez alors garder une position debout et affiner les règles du retour au pied en montrant au chien comment se positionner, l'idéal étant qu'il se place à vos côtés.
Si votre chiot s'éloigne, ne courrez surtout pas derrière lui, vous lui ferez le plus grand plaisir ! Il va en effet prendre ça pour un jeu et si un chiot ne court pas vite, un cocker adulte vous battra au sprint sans trop de difficulté... éloignez vous dans la direction opposée en frappant dans vos mains et en l'appelant, il fera alors demi-tour et vous rejoindra !
Il arrive que le chiot, surtout vers 7/8 mois, phase de "l'adolescence", remette tout en question ! Il ne faut pas lâcher prise et céder à la panique. On peut éventuellement lui attacher une grande longe que l'on laissera traîner par terre et qu'il suffira d'attraper si le chien fait des écarts de conduites, tout en conservant les mêmes ordres, intonations et attitudes. Il n'est pas rare de devoir revenir aux premières étapes de l'apprentissage histoire de renforcer les acquis et faire une petite piqûre de rappel !
Dans tous les cas, ne jamais punir le chien s'il revient vers vous même après vous être égosillé. Je ne punit mes chiens que si je suis obligée de faire 1 pas vers eux, et ils le savent. Mais si ils reviennent, je ne les dispute pas ! Imaginez vous aller dire bonjour à un ami et que celui - ci vous mette une baffe dès que vous vous approchez de lui ? je doute que vous recommenciez de gaieté de coeur à chaque rencontre avec cette personne.
Comme pour les autres apprentissages, on n'oubliera pas de récompenser le chien : croquettes, bout de fromage, jouet, caresses, et on veillera, surtout pour le rappel, à faire l'exercice dans un endroit sécurisé au maximum pour éviter les accidents dramatiques.
4) La marche en laisse.
C'est vous qui promenez votre chien et non l'inverse !
La laisse doit être la continuité de votre bras, elle ne doit pas représenter une sanction pour le chien mais un plaisir. Quel chien ne fait pas la fête en voyant son maître prendre la laisse, synonyme de sortie complice en sa compagnie ?
Au départ, le chiot ne va pas comprendre ce qui le relie, ne va pas forcément apprécier non plus cette contrainte et risque de "tirer au renard", c'est à dire se camper en effectuant un mouvement de recul pour se libérer. La réaction que vous devrez avoir sera de vous accroupir et d'appeler le chiot gentiment vers vous. On peut également marcher en tenant dans sa main ou en plaçant dans une poche de pantalon un petit jouet pour l'habituer à la marche en laisse ; l'inconvénient de cette méthode est que le chien ne va pas regarder devant lui et risque de prendre l'habitude de sauter pour attraper l'objet.
Quand il rencontre un élément qu'il ne connaît pas, qu'il entend un bruit, laisser le appréhender calmement l'inconnu.Souvent il s'assoit, observe, et repart.
Si il prend peur, pensez à toujours vous accroupir et vous mettre à sa portée. Il ne faut pas tomber dans l'excès inverse qui consiste à le prendre dans ses bras en pensant le rassurer : on le conforte alors dans cette peur et on lui indique que c'est bien d'avoir peur ! Non, on s'accroupit, on lui montre qu'on est là et on reprend de plus belle sa promenade. Il ne faut pas hésiter à parler à son chien : "c'est bien !", "t'es beau !",etc
Privilégiez au début des endroits plutôt calme pour ensuite l'emmener "affronter" la foule du centre ville, les sorties d'écoles sont aussi très bénéfiques à la sociabilisation du chiot avec les enfants.
Quelques outils facilitent la marche en laisse : il faut tout d'abord une laisse de bonne longueur, ni trop grande, ni trop petite, 1 m - 1m 50 idéalement, dans la matière et l'épaisseur qui vos conviendra le mieux. Un collier sanitaire ou "semi - étrangleur" ou encore collier chaînette.